Vous souhaitez que votre chienne ou votre chatte ait une portée ? 

Tout d’abord, il est important de garder en tête qu’avoir une portée n’est pas un besoin chez l’animal, et ne pas en avoir n’entraînera aucun manque psychologique ou physiologique. 

Si vous souhaitez vous engager dans cette aventure, en tant que particulier ou afin de commencer une activité d’élevage, nous vous donnons ici les éléments de base pour mener à bien ce projet.

Bien que naturel, faire naître et élever des chiots ou des chatons ne devrait pas s’improviser car ces étapes ne sont pas dénuées de risques pour les mères et leurs petits, et l’aspect juridique ne doit pas être ignoré.

En effet, un tel projet engage éthiquement et légalement votre responsabilité vis-à-vis des futurs animaux et de leurs propriétaires.

L’ensemble des contraintes juridiques, physiologiques, organisationnelles et parfois les complications de santé (césarienne, mammite, métrite post-partum…) qui en découlent nécessitent donc une réelle réflexion et l’anticipation d’un budget spécifique. 

Quelle-est la réglementation liée à la reproduction des chiens et chats ?

Réglementation pour la vente des chiens et chats

La réglementation encadrant la vente des chiots et des chatons s’est durcie avec la mise en application de la loi d’Avenir agricole dans un cadre de protection animale (lutte contre les abandons) et de lutte contre la fraude (revenus non déclarés issus des ventes d’animaux).

Depuis 2016, tout particulier, dès lors qu’il vend ne serait-ce qu’un chiot ou chaton est considéré comme professionnel de l’élevage.

Un enregistrement en tant qu’entreprise agricole est alors obligatoire pour l’obtention d’un SIREN. Les sommes perçues par la vente des animaux sont à déclarer à l’administration.

Une tolérance existe pour une unique portée annuelle si les animaux sont inscrits au Livre des Origines Françaises (L.O.F pour le chien) ou au Livre Officiel des Origines Félines (LOOF).

Réglementation sur la cession de chiens et chats

Dans tous les cas, vente ou don des chiots ou chatons, certaines formalités minimales à la charge du cédant sont à respecter :

– les animaux doivent être âgés au minimum de 8 semaines révolues au jour de la cession,

– ils doivent être identifiés par puce électronique ou par tatouage,

– un certificat de cession réalisé par le vétérinaire mentionnant l’identification et l’examen clinique de chaque animal doit être fourni au futur propriétaire,

– un document d’information comportant les caractéristiques et les besoins de l’animal, des conseils d’éducation, et le budget moyen des dépenses annuelles à prévoir doit aussi être donné lors de l’adoption.

La contrainte et le coût induit par ces réglementations ont pour but de responsabiliser les propriétaires d’animaux non stérilisés afin de limiter la prolifération et les abandons en cas de reproduction non contrôlée, de garantir une traçabilité pour le futur propriétaire ainsi que de limiter une concurrence déloyale envers les professionnels de l’élevage.

Les sanctions en cas de non-respect s’échelonnent de 750 à 45000€ et 3 ans de prison pour les contrevenants. Vous trouverez l’ensemble de la règlementation sur le site institutionnel https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F34329.

Quelles conditions doit remplir la future chienne pleine ?

Âge idéal de reproduction pour un chien ou un chat

La future mère ne doit être ni trop jeune, ni trop âgée. 

Bien qu’elle soit capable d’être gestante dès sa puberté, il est fortement conseillé d’attendre qu’elle ait fini sa croissance notamment pour ne pas puiser dans ses réserves pendant la gestation et que la conformation du bassin soit finie pour permettre une mise-bas par les voies naturelles.

A l’inverse, après 5 ans, il est souvent plus risqué physiologiquement pour la mère d’être enceinte pour la première fois.

Chez la chatte, la puberté se situe vers 6 mois. Il est conseillé d’attendre qu’elle ait 12 mois, voire 18 à 24 mois en fonction de son format et de la saison de reproduction (décembre à juin principalement).

Pour les chiennes, il existe une variabilité importante en fonction du format. La puberté se situe autour de 6 mois pour les petites races et elle peut se produire à 18 mois pour les chiennes de grandes races.

Pour les chiens inscrits au LOF, la confirmation ne peut avoir lieu avant 10 mois, et elle se fait à 15 mois minimum pour les chiennes appartenant à des races comme le Dogue Allemand ou le Saint-Bernard. Cela permet entre autres d’éviter une mise à la reproduction trop précoce.

Santé et reproduction des chiens et des chats

Pour sa propre sécurité, la mère doit être en bonne santé. Elle ne doit pas être atteinte d’une maladie chronique. Il est conseillé de régler les problèmes de santé qu’elle pourrait avoir avant d’engager une gestation, car l’immunité diminue pendant ce stade physiologique et la plupart des traitements ne sont pas autorisés.

Il faut également veiller à ce qu’elle ne soit pas trop maigre afin qu’elle ne puise pas dans ses réserves et ne fatigue pas.

A l’inverse, elle ne doit pas être trop grasse, afin d’éviter les problèmes de mise-bas (dystocies) et éviter le déclenchement de complication comme la cétose (aussi appelée toxémie de gestation, potentiellement fatale pour les petits mais également pour la mère).

Chez la chatte, il est également préconisé de faire systématiquement un test de dépistage des maladies sexuellement transmissibles (MST : le FIV et le FeLV), ainsi que le typage du groupe sanguin afin d’éviter un syndrome hémorragique des nouveau-nés en cas d’incompatibilité de groupe des deux parents.

Afin de fournir un minimum de garanties aux futurs acquéreurs des petits à naître, il est recommandé de faire dépister les maladies rencontrées dans la race.

Ces prédispositions raciales sont nombreuses et peuvent concerner différentes maladies comme par exemple des affections touchant les articulations (dysplasie coxo-fémorale, dysplasie des coudes…), le cœur (cardiomyopathie hypertrophique, dysplasie valvulaire…), les yeux (atrophie rétinienne progressive…).

Le dépistage des parents constitue une obligation de moyen qui peut permettre de sortir plus facilement d’un contentieux avec les acheteurs en cas d’anomalie de santé sur un chiot ou un chaton vendu.

Certaines maladies font partie des vices rédhibitoires, et annulent tout bonnement la vente.

A chaque mise à la reproduction, une vermifugation doit être effectuée au moment des chaleurs. En fonction du contexte épidémiologique, une vaccination contre l’herpèsvirus pourra se révéler nécessaire pour la chienne.

Comportement chienne ou chatte enceinte

Il est important de veiller au caractère des futurs chiots ou chatons. Il existe une part d’héritabilité dans le comportement et le tempérament de la mère aura un impact dans l’éducation de la portée. Ainsi, il conviendra d’éviter de faire reproduire une chienne très craintive, hyperactive ou encore agressive.

Comment choisir le mâle ?

Dès lors que vous avez décidé de faire reproduire votre chienne ou chatte, il vous appartient de trouver le père de la portée.

Lui aussi doit être en bonne santé, indemne de tare raciale et de maladie infectieuse. 

Chez le chat, il est primordial de connaître son statut face aux maladies sexuellement transmissibles.

Son format doit être en accord avec celui de la femelle, sous peine de devoir recourir à une césarienne en cas de disproportion materno-fœtale.

Le mélange d’individus d’horizons différents favorise la transmission de maladies infectieuses, notamment chez les chats. Il est conseillé de s’assurer du statut vaccinal et du sérieux de chacune des parties avant de mettre les animaux en contact.

Il est préférable que les deux parents soient inscrits au livre des origines, même si vous êtes particuliers, afin de simplifier les démarches.

Vous pourrez trouver un mâle entier (également nommé étalon) par le biais des éleveurs s’ils pratiquent des saillies extérieures, auprès de particuliers qui auraient manifesté leur souhait de mise à la reproduction auprès de leur vétérinaire, ou par le biais d’annonces voire même de sites de rencontre canins ou félins !

Quand et comment faire reproduire sa chatte ?

Chez la chatte, si vous souhaitez contrôler la reproduction, ce que nous vous conseillons afin de diminuer les risques de contracter une MST (FIV, leucose), il est primordial de ne pas la laisser sortir dehors, sous peine qu’elle ne prenne les devants et soit gestante avant même que vous n’ayez détecté les chaleurs.

La détection des chaleurs se fait très aisément la plupart du temps : la chatte devient particulièrement affectueuse et collante, vocalise de façon inhabituelle, s’aplatit et creuse son dos (en position dite de lordose). La saison des amours félins commence lorsque les jours rallongent, de la fin de l’année vers la fin de l’été pour la majorité.

Dès lors que votre chatte a l’âge minimum de 12 mois (ou mieux après ses 18 mois), vous pouvez vous mettre en contact avec le propriétaire du mâle (en bonne santé, testé pour le FIV et la leucose, de groupe sanguin compatible, indemne de symptôme de maladie infectieuse).

Idéalement, le mâle est hébergé chez la femelle, afin qu’elle soit le moins perturbée possible. Il convient cependant de s’adapter aux possibilités et besoins de chacune des parties.

La mise en contact peut se faire après 2 à 3 jours de chaleurs, et de préférence sur une semaine maximum. Cette durée est largement suffisante pour que plusieurs accouplements aient lieu.

La durée de gestation de la chatte est fluctuante, de 55 à 74 jours pour les extrêmes. Tous les chatons d’une même portée n’ont pas le même âge gestationnel ! En effet, cette espèce est dite à ovulation provoquée, ce qui signifie que la chatte va ovuler au moment de l’accouplement.

Il est donc préférable que l’intervalle entre les accouplements soit suffisamment court afin que les chatons aient le moins de différence d’âge gestationnel possible. 

En cas de nécessité de réaliser une césarienne si la mise-bas ne se déroule pas correctement, cette précaution évitera d’avoir des chatons prématurés non viables.

Il est possible de laisser les chats ensemble moins longtemps, cependant, la portée risque d’être moins nombreuse. Notez que si vous laissez ressortir la chatte, elle peut être fécondée par un autre mâle, donnant lieu à une portée avec des chatons de pères différents.

Quand et comment faire reproduire sa chienne ?

Pour la chienne, les choses sont bien différentes.

Les chaleurs interviennent tous les 6 mois pour une période de fécondité d’environ 48h (72h maximum). Mieux vaut donc avoir bien préparé ce moment pour ne pas devoir reporter au semestre suivant. 

La tenue d’un planning des chaleurs, sur le carnet de santé par exemple, est recommandée non seulement pour suivre et anticiper les chaleurs, mais peut aussi se révéler utile en cas de survenue de certaines maladies liées au cycle sexuel (métrite, pyomètre, lactation de pseudogestation, polydysendocrinie de dioestrus…).

Chez certaines races, les cycles peuvent être plus courts (environ 4 mois pour certaines lignées de Berger Allemand et Rottweiller) ou plus longs (jusqu’à 12 mois pour le Basenji par exemple).

Il est important d’apprendre à détecter les signes de chaleurs : la vulve descend et gonfle, vous pouvez observer des pertes sanguines vulvaires. Celles-ci sont inconstantes et ne doivent pas être le seul signe recherché. Si vous avez des mâles entiers à proximité, ils peuvent également vous alerter par leur comportement inhabituel.

Le cycle dure en moyenne 3 semaines, mais la variabilité entre les chiennes est très importante et s’étale de 6 jours à plus d’un mois. L’observation et la connaissance de la chienne peuvent aider à trouver le bon moment, situé pour 60% des chiennes autour du 12^ème jour. Il est important de noter aussi que la période d’acceptation du mâle par la chienne n’est pas nécessairement celle de la période de fécondité.

Un suivi gynécologique, appelé aussi suivi de chaleurs, réalisé par un vétérinaire ayant des compétences en reproduction est le plus sûr moyen de ne pas passer à côté de la période de fertilité. Des examens de frottis vaginaux, de suivi de progestérone sanguine voire d’échographie ovarienne peuvent être proposés.

Les chances de gestation obtenue en saillie naturelle sans suivi gynécologique sont de l’ordre de 20 à 50% contre près de 90% avec un suivi rigoureux. Une saillie trop précoce ou trop tardive peut aussi être la cause d’une portée avec peu de chiots.

Comment faire saillir ma chienne ?

Vous avez le choix de réaliser soit un mariage en saillie naturelle, soit de faire pratiquer une insémination à votre chienne.

Pour une saillie naturelle, la mise en contact des chiens se fait soit au moment optimal recommandé par le vétérinaire (2 fois à 48h d’intervalle) soit en fonction de l’attitude de la chienne et/ou en la présentant au 12^ème jour (encore faut-il être certain de connaitre le 1^er jour). 

Les chiens ne sont mis en présence que toutes les 48h pendant la période d’acceptation afin de ne pas épuiser la qualité de la semence du mâle.

La saillie se déroule par un chevauchement du mâle suivi d’une période d’ancrage caractérisée par l’accrochage des deux chiens par leurs organes génitaux comme s’ils étaient collés par l’arrière pendant une quinzaine de minutes en moyenne.

Le recours à une insémination est de plus en plus réalisé, soit parce que la saillie naturelle n’a pas fonctionné (chienne qui refuse le mâle par exemple), soit pour les nombreux avantages qu’offrent ces techniques de reproduction assistée.

Dans le cadre d’une insémination, le jour de la procédure sera déterminé par le suivi de chaleurs fait par le vétérinaire de la femelle. En fonction du type d’insémination : intra-vaginale ou intra-utérine vidéo assistée, en semence fraîche ou réfrigérée voire congelée, et en fonction de la qualité de la semence déterminée par un spermogramme, une ou deux séances seront nécessaires.

La confirmation du diagnostic de gestation est possible par échographie au plus tôt 3 semaines après la date d’ovulation. La modification de l’anatomie de la mère permet plus tardivement de savoir si elle est enceinte ou non.

Il est fortement conseillé de connaître le statut de gestation ou non de votre animal afin de mettre en place une alimentation et une vermifugation adaptées à ses besoins.

Ainsi aucun traitement ne pourra être donné sans avis médical pendant toute la durée de la grossesse et de l’allaitement.

Si la mise à la reproduction de votre femelle est un succès, n’hésitez pas à vous renseigner sur le déroulement de l’accouchement.

Meta description :

Avoir une portée de sa chatte ou de sa chienne est un moment de vie particulièrement plaisant à condition de réunir toutes les conditions de réussite.