Grâce aux progrès de l’alimentation industrielle et de la médicalisation de nos chats, leur espérance de vie a fortement augmentée cette dernière décennie.

L’équipe vétérinaire de la clinique Be my Vet située à Avrillé dans l’agglomération d’Angers, est particulièrement engagée auprès des séniors, car nous sommes convaincues qu’il est possible de trouver ensemble les soins adaptés à votre compagnon, afin qu’il puisse rester à vos côtés le plus longtemps possible, dans le respect de son bien-être.  

Le Docteur vétérinaire Juliette Leroux vous propose un article détaillé afin d’accompagner au mieux votre petit félin dans son vieillissement. Comment améliorer sa qualité de vie ? Quelles sont les maladies du chat sénior ? Quelle surveillance mettre en place pour dépister précocement les anomalies ? Vous trouverez les réponses à ces questions et bien plus encore.

1/ A quel âge mon chat est-il considéré comme sénior?

Nous pouvons considérer un chat comme chaton de sa naissance à ses 12 mois, jeune adulte de ses 1 an à ses 6 ans, adulte mature de ses 7 ans à ses 10 ans et comme sénior lorsqu’il aura plus de 10 ans. Mais certains chats peuvent être qualifiés de senior dès l’âge de 8 ans, cela dépendra de leur race et/ou leurs prédispositions génétiques.

Le statut gériatrique dépend surtout de l’état de santé de l’animal. Il est à associer au syndrome de fragilité, concept couramment rencontré en gériatrie humaine. Le syndrome de fragilité correspond à un risque accru de problèmes de santé/de baisse de forme.

2/ Quels sont les changements associés à l’âge?

De multiples changements morphologiques et comportementaux sont liés au vieillissement mais ceux-ci ne sont pas pathologiques sensu stricto. Votre vétérinaire pourra vous les faire remarquer au cours de la consultation sénior.

La peau perd de son élasticité et de ses capacités de cicatrisation.

L’ouïe et l’odorat diminuent avec l’âge, ce qui peut avoir comme conséquence d’altérer son appétit.

Ses iris sont moins brillants secondairement à un changement de pigmentation et une atrophie. Ses cristallins vont s’opacifier  (sclérose lenticulaire).

Les griffes sont plus cassantes et épaissies et le chat perd de sa capacité à les rétracter. Il est donc nécessaire de les couper régulièrement pour éviter qu’elles ne s’incarnent ou qu’elles ne se coincent dans les linges de maison.

Son tube digestif perdra de ses capacités de digestion et d’absorption des nutriments d’où un risque d’amaigrissement et de fonte musculaire. Il pourra aussi présenter une déshydratation chronique.

Les chats séniors sont moins tolérants au stress. Cela peut altérer leurs relations sociales aussi bien avec leurs congénères qu’avec les autres espèces qu’ils peuvent croiser à la maison. Le cycle de sommeil d’un chat âgé peut être modifié : confusion du jour et de la nuit et durées de sommeil plus longues.

3/ Quelles sont les maladies fréquentes du chat âgé?

Beaucoup de maladies sont plus fréquentes chez l’animal âgé. Il peut de plus présenter plusieurs maladies en même temps (comorbidité).

L’hypertension artérielle systémique

L’hypertension artérielle systémique est rarement primaire (idiopathique), plus fréquemment secondaire à d’autres maladies comme la maladie rénale chronique, l’hyperthyroïdie, le diabète sucré, l’hyperadrénocorticisme, un phéochromocytome,…

La maladie rénale chronique

La maladie rénale chronique est une maladie fréquente dont l’incidence augmente avec l’âge. Elle se traduit par une perte progressive et irréversible des fonctions rénales conduisant à une insuffisance de ces organes. Elle peut se manifester par une polyuro-polydipsie (augmentation de prise de boisson et du volume d’urines émises), une perte d’appétit, une perte de poids et une fonte musculaire, des nausées, une constipation, un poil terne et piqué, …

L’hyperthyroïdie

L’hyperthyroïdie est une maladie fréquente qui concerne 10% des chats de plus de 10 ans.

Elle peut se manifester par une perte de poids, une polyphagie (augmentation d’appétit), une polyuro-polydipsie (augmentation de prise de boisson et d’émission d’urines), des miaulements intempestifs, une agitation et une augmentation d’activité, des vomissements et des diarrhées, un pelage terne, et parfois, au contraire, une apathie, une léthargie et une perte d’appétit.

Il est possible de traiter voire de guérir cette maladie si la prise en charge est adaptée et précoce.

Diabète sucré

Le diabète sucré félin est comparable au diabète de type II chez l’homme (insulino-résistant). Sa prise en charge nécessite une gestion nutritionnelle et l’insulinothérapie. La surveillance de la réponse au traitement et des complications sont les points clés de la réussite du traitement du diabète sucré félin. En effet, il est important de noter qu’une rémission est possible chez le chat.

Maladies dentaires

Les maladies buccodentaires sont fréquentes mais sous-diagnostiquées et leur impact sur la qualité de vie du chat est sous-estimée. Elles sont responsables de douleurs chroniques, de perte d’appétit et donc de perte de poids. Il ne faut donc jamais considérer l’âge comme étant une barrière aux soins dentaires, notamment l’anesthésie.

On observe fréquemment les maladies dentaires suivantes chez nos chats séniors :

  • maladie parodontale et résorption dentaire
  • manifestation orale de maladies systémiques (ulcères lors de maladie rénale chronique,…)

Maladies digestives

Avec l’âge, le chat va présenter une baisse des capacités de digestion et d’absorption des aliments et une baisse de la motilité des différentes portions du tube digestif. Il peut également se montrer douloureux lors de la mise en position pour la défécation.

Ces atteintes entraînent une perte de poids, et on peut observer fréquemment de la constipation.

Les maladies affectant le tube digestif sont multiples (maladie inflammatoire chronique, pancréatite, insuffisance pancréatique et parasitisme) et leurs symptômes variés (diarrhée, vomissements, polyuro-polydipsie, perte d’appétit, …).

Cancer

Le risque de cancer augmente avec l’âge.

Par exemple, plus de 50% des nodules cutanés se révèlent malins à l’histologie (mastocytome, carcinome épidermoide, mélanome, fibrosarcome). Il est donc important de :

  • Faire un examen complet de la peau à la maison une fois par mois,
  • réaliser le diagnostic à la découverte de la lésion, le retarder pourrait être responsable d’une perte de chance.

De nombreux cancers peuvent être traités ou ralentis si une prise en charge précoce et adaptée est réalisée.

Douleurs chroniques

L’ arthrose concerne plus de 75% des chats de 12 ans et plus. La prévalence de cette maladie est fortement corrélée à l’âge. Elle est souvent sous diagnostiquée et non traitée.

Quels sont les questions à se poser en tant que propriétaire de chat sénior pour détecter les signes de douleur associée à l’arthrose :

  • Peut-il sauter normalement ; monter et descendre des ses cachettes en hauteur ?
  • Peut-il monter et descendre les marches normalement?
  • Peut-il courir et jouer?

L’arthrose est une maladie incurable. Elle nécessite donc un traitement à vie pour maintenir le confort, la mobilité et la qualité de vie. Cependant, des maladies concomitantes peuvent compliquer la prise en charge de la douleur. Mais de nouvelles thérapies ont récemment été développées pour la gestion de la douleur arthrosique et ne sont pas contre-indiquées lors de maladie rénale chronique par exemple (anticorps monoclonal ciblant le facteur de croissance nerveuse NGF).

Mais il n’y a pas que l’arthrose, les douleurs d’origine neurologique sont aussi très fréquentes en région lombosacrées et pelviennes et nécessitent une thérapeutique adaptée. Il ne faut pas négliger non plus les douleurs viscérales et buccodentaires.

Les médecines complémentaires ne doivent pas être oubliées dans la gestion de la douleur ; ostéopathie, phytothérapie, acupuncture peuvent apporter du confort à un animal vieillissant.

Le syndrome de dysfonction cognitif (SDC)

Le syndrome de dysfonctionnement cognitif est comparable à la démence sénile chez l’homme.

Les symptômes apparaissent progressivement, mimant les signes de douleur chronique : désorientation, modification des interactions (avec ses congénères mais aussi les autres espèces), sommeil altéré, activité modifiée, anxiété, perte d’apprentissage et malpropreté.

La gestion de la dégénérescence sénile comprend une bonne surveillance, une optimisation de l’habitat, et des compléments alimentaires (acides gras essentielles (EPA-DHA), triglycérides à chaines moyenne, vitamines B  (B1, B6, B9, B12) et antioxydants). L’utilisation de phéromones d’apaisement peut être envisagée. Si aucune amélioration n’est observée, des traitements anxiolytiques peuvent être bénéfiques.

Les comorbidités

Les comorbidités sont fréquentes en gériatrie et peuvent compliquer la prise en charge de l’animal sénior

  • Risque d’interactions médicamenteuses
  • Risque de découragement et de problème d’observance pour les propriétaires par l’administration de nombreux médicaments
  • Risque de non diagnostic de maladie concomitante quand celui d’une maladie chronique est posé
  • La plupart des maladies ont une composante douloureuse pouvant masquer d’autres causes de douleur

Il faut augmenter le temps passé avec votre chat. Le propriétaire ne doit pas juste être associé à la prise de médicament mais aussi à des interactions positives de jeux, de toilettage, …

Il faut stimuler le chat pour qu’il pratique une activité physique contrôlée, continue et régulière. Cette activité produit une analgésie, stimule la mobilité gastrique et colique, améliore le statut immunitaire, l’appétit et la cognition.

4/ Quelles sont les choses à surveiller sur mon animal vieillissant ?

Le poids

Il faut surveiller le poids de votre animal, car un surpoids ou un sous-poids sont associés à des problèmes de santé. En consultation, votre vétérinaire établira une note d’état corporel ainsi qu’une note d’état musculaire car dans certains cas le poids reste constant mais un changement dans les proportions de masse grasse et masse maigre se sera opéré.

L’appétit

Il faut surveiller l’appétit du chat et la corrélation entre l’appétit et le poids du chat.

La prise de boisson

La polyuro-polydipsie est un symptôme fréquent. Cela peut se manifester par une augmentation de la prise de boisson mais on peut aussi constater une augmentation d’émission des urines en surveillant l’état de la litière.

La qualité des selles et leur fréquence d’émission

La constipation est fréquente chez les chats âgés. Les causes sont multiples.

Les modifications de l’activité et du comportement

Nous vous conseillons de noter les habitudes et routines de votre chat (photos, vidéos) afin de détecter rapidement ses modifications de comportement et d’activité.

  • Capacité à sauter et se déplacer
  • Augmentation du temps de sommeil
  • Modification des zones de couchage
  • Vocalisation, miaulements intempestifs, sans raisons apparentes
  • État de confusion ou de dépression, anxiété
  • Interactions avec les autres habitants de la maison qualité du pelage et fréquence du toilettage

La dentition

Il faut surveiller l’état de la dentition (tartre, dents manquantes, haleine, …) et rechercher les signes de douleur bucco-dentaire:

  • Difficultés à attraper et mâcher les aliments
  • Se secoue la tête, se toilette excessivement autour de la gueule,
  • Tire la langue, mâchonne, hypersalive.
  • Se frotte la tête sur le sol.

La vue, l’odorat et l’ouïe

L’âge avançant, un chat peut perdre en acuité auditive et visuelle, modifiant son comportement et ses capacités cognitives. De la même manière, son odorat va décliner. Comme le chat se sert beaucoup de l’olfaction pour manger, cela peut impacter son appétit.

La propreté urinaire et fécale

La perte de mobilité et le dysfonctionnement cognitif peuvent avoir un effet néfaste sur la propreté urinaire et fécal du chat vieillissant.

Recherche des signes de fragilité

  • Perte de poids non intentionnelle
  • Faiblesse, fatigabilité, lenteur et faible activité
  • Baisse des interactions avec les chats et les autres animaux
  • Déficit émotionnel et cognitif, …
5/ Prévention et nutrition chez l’animal âgé.

Visites vétérinaires plus fréquentes

Il est recommandé de réaliser un examen clinique 2 fois par an pour les chats de 10 à 15 ans et tous les 4 mois pour les chats de plus de 15 ans en bonne santé apparente.

La fréquence de suivi des chats présentant une ou des maladies chroniques dépendra de la sévérité, de la stabilité de leur(s) maladie(s), des traitements en cours.

  • Examen clinique complet
  • Mesure de la pression artérielle : prévention de l’hypertension (fréquente chez les chats de plus de 10 ans) et des dommages qu’elle peut causer sur les organes cibles (les yeux, le cœur, le cerveau et les reins).
  • Analyse d’urine (densité, bandelette urinaire, culot urinaire)
  • Numération et formule sanguine
  • Examen biochimique : protéines totales et albumine, enzymes hépatiques : PAL, ALAT, glucose, paramètres rénaux : urée et créatinine,  potassium, calcium, phosphore.
  • Hormone thyroïdienne : T4 totale.
  • En fonction de l’examen clinique et des résultats des premières analyses, votre vétérinaire pourra vous proposer d’autres examens complémentaires.

Bénéfices des changements nutritionnels

Un chat sénior peut présenter une altération des capacités de digestion des aliments et d’absorption des nutriments. Les besoins énergétiques des chats de 7-11 ans sont diminués, alors ceux des chats de plus de 12 ans sont augmentés de 10-20% voir 25% dans certains cas. Les déficits cognitifs, les douleurs bucco-dentaires, les maladies systémiques peuvent impacter la quantité énergétique ingérée. Il faut donc privilégier des aliments denses en énergie avec des protéines hautement digestibles et proposer des repas de plus petite taille mais plus fréquents.

La constipation est fréquente chez les chats séniors. Il faut donc privilégier des aliments riches en fibres avec possibilité d’ajout de lactulose, de psyllium et/ou de pâte de paraffine.

Pour augmenter l’appétence et stimuler l’appétit, il faut privilégier un aliment plus odorant ou réchauffé pour en augmenter l’odeur, proposer différentes textures pour trouver celle qui convient le mieux au chat et ne pas laisser l’aliment trop longtemps à l’air libre, sous peine d’en perdre les qualités organoleptiques.

Il est possible d’utiliser des compléments alimentaires pour la prévention des maladies dégénératives, cognitives et articulaires entre autres (aliments enrichis en antioxydants et oméga 3, …)

L’enrichissement de l ‘environnement (par l’utilisation de jouets par exemple) permettra de limiter le développement de la sarcopénie (perte de la masse et de la force musculaire) et du déficit cognitif.

6/ Comment augmenter le confort de mon animal sénior, comment lui assurer une bonne qualité de vie?

Il faut penser à couper les griffes régulièrement. Du fait de la perte de mobilité et des modifications des griffes liées à l’âge, il existe un risque important de griffes incarnées et de blessures.

L’arthrose et la spondylose sont deux maladies articulaires dégénératives fréquentes chez le chat.

  • Proposez des escabeaux ou des rampes pour permettre au chat d’accéder à ses lieux favoris
  • Proposez une litière avec une entrée assez basse pour que le chat puisse y entrer et en sortir facilement
  • Surélevez les gamelles d’eau et de nourriture, le chat peut préférer des gamelles larges et sans rebord qui ne touchent pas les vibrisses.
  • Aidez au toilettage, car les douleurs peuvent compromettre l’auto-toilettage.

Avec l’âge, le chat présente une baisse des fonctions sensitives

  • Baisse d’acuité visuelle : disposez des veilleuses pour l’aider à se déplacer dans la pénombre
  • Baisse de l’odorat : privilégiez des aliments très odorants, utilisez des exhausteurs de goût.
7/ Quelles sont les particularités de l’anesthésie chez les chats âgés?

Il est parfois nécessaire d’anesthésier un chat âgé pour des examens complémentaires ou une intervention chirurgicale.

Le risque anesthésique est plus important chez les chats de plus de 12 ans. Certaines précautions doivent être prises par l’équipe de la clinique vétérinaire pour que l’anesthésie soit bien tolérée.

  • Diminuer le stress pré-opératoire (parfois avec l’utilisation de molécules pour lutter contre le stress comme la gabapentine, manipulations et soins en douceur et dans le calme),
  • Contrôle des capacités fonctionnelles des organes majeurs que sont le foie et les reins. Ces organes jouent un rôle clé dans le métabolisme et l’élimination des produits anesthésiques,
  • Diminution des capacités de thermorégulation du fait de la diminution de masse musculaire

Nous conseillons de réaliser un bilan sénior avant chaque anesthésie de chat de plus de  7 ans  : examen biochimique, numération et formule sanguine, mesure de pression artérielle et analyse d’urine +/- échographie cardiaque.

8/ Comment voyager avec son chat vieillissant?

Les chats ne sont pas des adeptes des transports (voiture, train, avion). Il faut donc s’assurer de limiter le stress de la mise en cage et du voyage.

Petits rappels concernant la cage de transport : idéalement le chat doit considérer la cage comme faisant partie de son territoire.

  • Privilégiez une cage solide et étanche permettant un accès facile pour le chat et pour vous.
  • La cage doit donc être accessible en permanence à la maison et servir de lieu de couchage ou de repos.
  • A défaut, le laisser à minima s’y habituer quelques jours avant la visite et le nourrir dans la cage de transport.
  • Mettre du linge qui a l’odeur de la personne préférée du chat ou sur laquelle le chat dort régulièrement
  • Pulvériser des Phéromones Faciaux de Synthèse sur les linges ou dans la cage de transport au moins 30 min avant de mettre le chat dedans
  • Pendant le transport, il faut couvrir la cage si celle-ci ne permet pas au chat de se cacher (cage avec grille sur le dessus).
  • Les chats de la maison doivent voyager dans des cages séparées même si ceux-ci s’entendent très bien à la maison.

Les animaux de compagnie ne sont pas toujours admis sur les lieux de vacances. Pensez à vous renseigner au préalable auprès de l’établissement d’accueil

Si vous devez partir à l’étranger, votre chat doit être identifié (par puce électronique pour tout animal né après Juillet 2011), doit être à jour de sa vaccination antirabique et avoir son passeport européen. D’autres démarches peuvent être nécessaires en fonction du pays de destination. Il faut donc bien se renseigner auprès de l’ambassade. Vous trouverez sur le site https://www.anivetvoyage.com beaucoup d’informations intéressantes.

Quel que soit l’âge du chat, il ne doit pas rester seul plus de 48h, d’autant plus dans le cas d’un individu âgé dont l’état général doit être surveillé quotidiennement et auquel il faut parfois donner un traitement une à plusieurs fois par jour.

Vous devez penser à emmener le dossier médical de votre chat, à plus forte raison si celui-ci présente une maladie chronique. Emportez aussi suffisamment de médicaments pour la durée de votre voyage. En effet, un vétérinaire n’a pas le droit de délivrer un médicament qu’il n’a pas prescrit. Ce droit est réservé au pharmacien et celui-ci n’aura pas forcément le médicament de votre animal en stock. Vous pourriez donc vous retrouver à cours de traitement durant votre voyage sans possibilité de le renouveler rapidement.

Pensez à emmener suffisamment d’aliments ou à vous renseigner sur la disponibilité de ses croquettes ou pâtés favorites à proximité de votre lieu de villégiature.

Votre vieux chat a besoin de confort que parfois votre lieu de vacances ne pourra pas lui fournir. Dans ce cas il faudra vous résigner à le confier à quelqu’un de confiance. Cela pourra s’avérer plus confortable pour lui.

9/ Quelles sont les particularités de l’adoption d’un chat sénior?

Adopter un animal âgé peut s’avérer très agréable et présente de multiples avantages, au-delà du geste de lui permettre de vieillir dans un foyer aimant.

Un chat âgé a, normalement, déjà acquis les codes de la vie avec l’humain. Il sera propre et fera moins de “bêtises” qu’un jeune chat. Moins actif, il pourra aussi mieux tolérer la vie en appartement.

En ce qui concerne les frais vétérinaires, leur répartition sera différente par rapport à celle d’un jeune chat. En effet, vous n’aurez pas les frais inhérents à la stérilisation et à l’identification car tout ceci aura probablement déjà eu lieu. Vous aurez toutefois à prévoir un suivi régulier et des bilans séniors afin de dépister d’éventuelles maladies dont la fréquence augmente avec l’âge.

D’autre part, beaucoup de personnes âgées ne veulent pas adopter de nouveaux animaux de peur de ce qui pourrait leur arriver si ceux-ci leur survivent. Finalement, adopter un animal sénior peut s’avérer être la solution idéale pour ces personnes qui adoreraient, mais n’osent pas adopter à nouveau.

Renseignez-vous auprès d’associations car elles peuvent proposer des conditions financières favorisant l’adoption des chats âgés.

10/ Fin de vie de l’animal âgé.

Quand un diagnostic de fin de vie est fait, il est important de se rappeler qu’il peut y avoir des possibilités d’améliorer la qualité de vie du chat. Cette dernière doit être la priorité.

Des soins palliatifs peuvent être mis en place. Ils peuvent consister en un traitement de la douleur et des difficultés locomotrices, ainsi que des déficits nutritionnels et de l’anxiété, et le traitement des autres symptômes tels que nausées et vomissements. Il s’agit de soins de confort avec ou sans objectif curatif.

Cependant, la prise de médicaments peut impacter négativement la relation entre le chat et son propriétaire. Elle peut alors avoir des conséquences psychologiques sur ce dernier : sentiment de chagrin, de frustration, de culpabilité et de stress lié à l’administration de traitements. N’hésitez pas à en parler avec votre vétérinaire.

Il faut se garder de procéder à un acharnement thérapeutique. Parfois les propriétaires peuvent demander des traitements pour prolonger l’animal qui paraissent inutiles, voire nocifs. Quant au vétérinaire, il se doit d’être honnête quant à la gravité de la maladie.

Pour autant, même pour un chat âgé qui aurait un suivi vétérinaire régulier et des traitements en conséquence, il peut arriver un point où sa qualité de vie est affectée par la maladie et/ou la douleur. L’euthanasie ne doit pas alors être envisagée comme un échec, mais comme une option thérapeutique pour un animal malade dont la qualité de vie n’est plus satisfaisante et dont le pronostic est sombre.

Comment savoir quand ce sera le moment de le laisser partir ? Voici quelques exemples de questions importantes à se poser concernant votre chat sénior :

  • À t’il mal et la douleur peut elle est contrôlée ?
  • À t’il de l’appétit ? Si non : arrive-t-on à le stimuler ?
  • Le chat est-il déshydraté ? Si oui, peut-on la prendre en charge ?
  • Le chat peut-il jouir de ses activités favorites ?
  • Le chat peut-il se déplacer normalement ? Peut-on améliorer son confort ?
  • Y a-t-il plus de bons jours (activité normale) que de mauvais jours (nausées, difficultés respiratoires, inconfort, …) ?

Petit rappel important : l’âge n’est pas une maladie. Il ne peut servir à justifier l’euthanasie d’un chat sénior en bonne santé. Les vétérinaires ont le droit de refuser une euthanasie qu’ils ne considèrent pas justifiée.

l’euthanasie en 10 questions